• L’Elysée annonce un "Grenelle" de l’environnement dès la rentrée

    et Alain Juppé présente les grands objectifs de son ministère

    samedi 19 mai 2007 Posté par David

    Alain Juppé, nommé vendredi ministre d’Etat chargé de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, a déclaré attendre des "actions concrètes" du Grenelle de l’environnement, qui doit se tenir à la rentrée.

    La préparation de cette "grande conférence" se fera "en deux temps", a-t-il expliqué sur France-Info. Le président Nicolas Sarkozy recevra "dès lundi" les ONG, puis les représentants de l’entreprise et les scientifiques. De ces contacts sera tirée une "feuille de route".

    L’Elysée a précisé que Nicolas Sarkozy tiendra deux réunions lundi. La première rassemblera à 11h à l’Elysée les organisations non gouvernementales (ONG) de l’environnement suivantes : la Fondation Nicolas HULOT, le WWF, Greenpeace, Les amis de la terre, la Ligue de protection des oiseaux, la Ligue ROC pour la préservation de la Faune sauvage, le Réseau action climat, France nature environnement et Ecologie sans frontière. La deuxième se tiendra à 14h30 en présence d’experts spécialistes d’écologie et de développement durable.

    "Nous allons nous mettre au travail tout l’été et, en septembre ou octobre, nous tiendrons cette grande conférence dont l’objectif ne va pas être de faire une nouvelle fois un tour d’horizon des urgences environnementales, parce qu’elles sont connues, mais au contraire d’essayer de sélectionner des programmes d’action, avec des actions concrètes réalisables dans les deux ou trois ans qui viennent", a précisé Alain Juppé, le numéro deux du gouvernement Fillon.

    A ses yeux, "la priorité des priorités est de faire en sorte que les transports émettent moins de gaz à effet de serre si nous voulons gagner la bataille contre le réchauffement climatique".

    Pour cela, une "culture nouvelle" va devoir être menée, qui favorise beaucoup plus qu’aujourd’hui le fret ferroviaire mais aussi les transports maritimes et fluviaux, ainsi que les transports en commun au niveau des villes.

    "Bref, il y a toute une politique de changement de comportement à mettre en oeuvre et cela impliquera effectivement, là aussi, que l’administration ait une vision différente des choses", a-t-il poursuivi.

    Lors de la passation de pouvoirs avec Nelly Olin, vendredi après-midi, Alain Juppé a indiqué aux personnels, que le ministère serait organisé autour de quatre "pôles opérationnels" :

    * les transports et les déplacements, secteur fort émetteur de CO2 * l’habitat, l’aménagement urbain et l’aménagement du territoire, secteurs également importants pour le changement climatique * les politiques énergétiques * l’écologie dans ses problématiques plus traditionnelles : biodiversité, eau, etc.

    Enfin, il a précisé que le ministère interviendrait dans l’évaluation environnementale des politiques publiques, et a souligné l’importance de ses dimensions européenne et internationale.

    Source : http://cdurable.info/spip.php?article357


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  • Citoyens de la Terre
    Voici le texte intégral de l’article que j’ai publié, sous forme concentrée dans le FIGARO du 17 janvier 2007


    Les 2 et 3 février prochains se tiendra à Paris la Conférence sur l’environnement à laquelle le Président de la République a convié les représentants d’une cinquantaine de pays, ainsi que des personnalités de toutes origines (scientifique, politique, philosophique, culturelle…) particulièrement engagées dans le combat pour l’avenir de notre planète.
    L’objectif de cette Conférence est à la fois simple et ambitieux : mobiliser la communauté internationale en faveur de l’environnement, faire émerger une nouvelle citoyenneté environnementale et, concrètement, lancer un appel solennel en faveur de la création d’une Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (ONUE), comme il existe des organisations mondiales pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), pour la santé (OMS), pour le commerce (OMC) etc.

    Qui peut nier qu’il y ait urgence ?
    Après une période où prévalaient le doute ou l’insouciance, les opinions publiques, sensibilisées par les avertissements de plusieurs personnalités dont la parole a une forte résonance médiatique (en France, Nicolas Hulot par exemple, ou Yann Arthus-Bertrand ; mais aussi l’ancien vice-président des Etats-Unis
    Al Gore dont le film : « Une vérité qui dérange » a rempli les salles de cinéma) sont en train d’accomplir une véritable révolution intellectuelle et morale : elles prennent conscience que, pour la première fois de son histoire, l’humanité a les moyens de se détruire et de détruire sa planète, non seulement parce qu’elle s’est dotée d’armes de destruction massive, les bien nommées, mais aussi parce qu’elle est en train d’épuiser des ressources naturelles vitales et de compromettre les équilibres fondamentaux de notre écosystème.
    Tout d’un coup, l’humanité comprend que c’est sa survie qui est en jeu, qu’un suicide collectif est en marche, qu’il y a « le feu dans la maison ».

    Je ne m’attarderai pas sur le constat. Il commence à être connu, même s’il y a encore beaucoup à faire pour vaincre le scepticisme ou l’ignorance.
    Le réchauffement climatique est sans doute le défi majeur.
    A quelques rares exceptions près, les savants sont désormais d’accord : c’est l’activité humaine, et notamment les émissions de gaz à effet de serre, qui sont la cause déterminante de l’élévation des températures moyennes à la surface du globe.
    Quant aux effets de ce réchauffement, on en trouve quotidiennement la description détaillée dans la presse.

    La déforestation qui, malgré les mises en garde les plus alarmistes, se poursuit à un rythme effrayant dans toutes les grandes forêts primaires, aggrave le phénomène en réduisant les capacités mondiales d’absorption du CO2.
    La surexploitation des ressources naturelles (énergies fossiles non renouvelables, mais aussi matières premières en général, et peut-être surtout eau…) nous prépare des lendemains douloureux. Si les pays émergents venaient peu à peu à en consommer autant par tête d’habitant que le font les grands pays développés, plusieurs planètes n’y suffiraient pas.
    La biodiversité recule : le nombre d’espèces vivantes qui disparaissent chaque année est stupéfiant. Apprendre que d’ici 2050, si la pêche industrielle se poursuit au rythme actuel, la quasi-totalité des espèces de poisson que nous aimons trouver dans nos assiettes auront disparu, provoque un choc qu’on espère salutaire.
    Sans tomber dans le malthusianisme, on peut aussi rappeler que l’augmentation exponentielle de la population humaine depuis le XIX° siècle est l’une des causes principales des déséquilibres de tous ordres qui fragilisent la vie sur Terre.
    J’arrête là ce rapide résumé des défis que nous avons à affronter.

    Au-delà du constat, c’est la recherche de solutions qui doit maintenant nous mobiliser.
    Que faire ? C’est la question que nous devrions nous poser sans cesse, et poser à tous les responsables qui sont en situation d’agir.

    Car nous pouvons agir. N’acceptons pas le catastrophisme de ceux qui nous disent qu’il est trop tard !

    Nous avons déjà apporté la preuve, dans un passé récent, que nous étions capables d’inverser certaines tendances.
    La qualité de l’air, par exemple, est aujourd’hui meilleure, dans beaucoup de grandes villes européennes, qu’elle ne l’était il y a trente ou quarante ans : les transports collectifs non polluants ou moins polluants (métros, tramways, bus au gaz…) ont été développés ; les systèmes de chauffage ont été modernisés et mieux réglés…
    Quand les scientifiques ont observé un « mitage » inquiétant de la couche d’ozone qui protège la Terre de certains rayonnements dangereux, ils ont recherché et trouvé l’une des causes du phénomène : la dispersion dans l’atmosphère de grandes quantités de CFC, ces gaz présents dans toutes nos bombes aérosols. La communauté internationale a réagi en signant, à Montréal, en 1987, un accord qui interdisait l’utilisation des CFC. Résultat : on observe aujourd’hui que la couche d’ozone est en train de se reconstituer.
    L’évolution de la démographie mondiale elle-même nous montre que le pire n’est pas sûr : dans tous les pays émergents, les courbes de croissance de la population commencent à s’infléchir. Ce qu’on appelle parfois la « révolution démographique » poursuit son cours : après la chute de la mortalité, notamment infantile, due à l’amélioration de l’état sanitaire des populations, vient la baisse de la natalité qui accompagne le développement et les changements de comportement qu’il induit. Les prévisions démographiques globales à échéance de quelques décennies sont revues à la baisse. (Je n’évoquerai pas ici les problèmes que pose à de nombreux pays riches leur déclin démographique.)
    Rien, donc, n’est perdu.
    J’irai même plus loin : une chance nous est peut-être donnée de construire un monde meilleur, plus respectueux des équilibres naturels, plus harmonieux, plus doux…
    Je ne veux certes pas céder à la tentation de l’Utopie, de ce monde idéal que d’aucuns nous décrivent : un monde où l’empreinte écologique humaine aurait « rétréci » ; où nous utiliserions moins d’eau et de ressources naturelles ; où la part des biens matériels dans notre consommation aurait décru au profit des secteurs immatériels tels que les services, les arts, la connaissance, l’artisanat etc…

    Mais, à tout prendre, je préfère croire que « Un autre monde est possible », comme tente de le démontrer plus sérieusement Joseph Stiglitz, que de laisser prospérer les thèses passéistes qui nous vantent ce qu’il est convenu d’appeler la « décroissance » : moins de consommation, moins de production, moins de déplacements… et pourquoi pas ? au bout du chemin, le retour à la diligence et à la lampe à huile.
    Comment parler de décroissance dans un monde où un milliard de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour, où 800 millions d’hommes, de femmes, d’enfants ne mangent pas à leur faim ? L’économie mondiale doit continuer à produire de la nourriture, des vêtements, des maisons, et aussi des machines, des véhicules…
    Ne nous trompons pas d’objectif ! Le but n’est pas de produire moins, de consommer moins, de se déplacer moins… mais de produire autrement, de consommer autrement, de se déplacer autrement. Ce n’est pas la décroissance qu’il nous faut organiser, mais une autre forme de croissance, mesurée sans doute par un outil statistique un peu moins fruste que notre actuel PNB (encore que celui-ci inclue les services, si précieux pour notre bien-être…), une croissance qui s’accompagne en tout cas de la décroissance des gaspillages et de l’épuisement des ressources non renouvelables.
    Oui, une industrie capable de développer de nouvelles techniques de production moins consommatrices d’énergie et de matières premières est possible ! Une science capable d’inventer de nouvelles énergies, renouvelables et non émettrices de gaz à effet de serre, est possible ! Une agriculture capable de renoncer à l’utilisation massive de substances chimiques qui polluent nos sols et nos nappes phréatiques, pour généraliser des méthodes biologiques est possible ! Un urbanisme capable de concevoir des quartiers où tout concourre à préserver notre environnement, et des habitations à énergie positive, c’est-à-dire qui restituent autant ou plus d’énergie qu’elles n’en consomment, est possible…

    Suis-je en train de tomber à mon tour dans l’Utopie ? Je ne le pense pas. J’ai simplement confiance dans les capacités créatrices de l’espèce humaine.
    Et puis, après tout, si la révolution écologique était notre nouvelle Utopie ? Il y a parfois, dans les visions utopiques de l’avenir, une force de progrès et de mobilisation qui peut changer le cours des choses.
    A condition de s’appuyer sur un solide plan d’actions.

    Il nous faut maintenant agir, et à tous les niveaux. Il nous faut créer une grande chaîne d’initiatives, du local au global, comme j’ai tenté de l’expliquer dans l’une des lettres de mon livre : « France, mon pays ».
    Tout commence dans nos vies quotidiennes, là où nous vivons, dans nos campagnes et principalement dans nos villes.
    Les villes sont en première ligne dans le déclenchement et le développement de la révolution écologique.
    Elles ont d’abord la responsabilité d’organiser les déplacements de leurs habitants, de faire fonctionner des transports collectifs moins polluants, de rendre les espaces publics aux cyclistes et aux piétons. Beaucoup de villes françaises ont, au cours des années récentes, lancé le mouvement.
    Elles sont aussi responsables des politiques de collecte et de traitement des déchets, notamment de leur recyclage ; elles peuvent inciter à diminuer la production des dits déchets, par une action d’information et d’éducation des citoyens.
    Responsables encore d’une gestion plus raisonnée de leurs ressources en eau, qu’il s’agisse des usages publics (voirie, espaces verts) ou privés (récupération des eaux pluviales etc.)
    Responsables de favoriser l’éco construction et l’éco aménagement, c’est-à-dire de demander le respect des normes de haute qualité environnementale à l’occasion de la délivrance des permis de construire ou de l’approbation des opérations d’urbanisme.
    Cette énumération des responsabilités locales n’est pas exhaustive. C’est en particulier à l’échelon local qu’il faut amplifier les campagnes de sensibilisation et de pédagogie concrètes qui feront évoluer les comportements individuels.

    La chaîne se prolonge au niveau national.
    Les gouvernements ont un rôle éminent et multiforme à jouer ; je ne donnerai que quelques exemples : mettre en œuvre le principe « pollueur payeur », taxer la production de carbone, utiliser le levier fiscal pour encourager l’utilisation des biocarburants, la progression du fret ferroviaire ou les économies d’énergie.

    Le maillon régional est important. On pense naturellement chez nous au rôle de l’Union Européenne dont on attend une politique énergétique plus volontariste ; la production de normes plus protectrices de notre santé, de notre sécurité, de nos équilibres et milieux naturels ; la poursuite de la réforme de la politique agricole dans le sens d’un meilleur respect de notre environnement.
    D’autres espaces de solidarité régionale se constituent ou s’affirment, notamment pour la gestion de l’eau ou les bonnes pratiques concernant les fleuves partagés (Sénégal, Niger, Rhin, Mékong…)

    Vient enfin, en bout de chaîne, le maillon de la gouvernance mondiale.
    Il existe aujourd’hui 500 accords internationaux relatifs à l’environnement ; la plupart sont moins connus que le célèbre protocole de Kyoto. Il existe aussi 18 agences, programmes ou institutions internationales qui ont compétence en la matière, dont le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). On imagine facilement les défauts du système : prolifération des instruments, fragmentation des centres de décision, concurrence entre les institutions, absence de politique internationale cohérente, faiblesses structurelles du PNUE qui n’a aucune capacité normative et peu de capacité opérationnelle.
    Système coûteux de surcroît, qu’il s’agisse du coût de fonctionnement des 500 accords multilatéraux, dotés chacun de leur propre secrétariat et de leur budget ; du coût des multiples réunions et rapports ; ou des coûts indirects globaux d’une mauvaise gouvernance.
    D’où la proposition avancée par Jacques Chirac et formalisée par l’Union Européenne de créer une organisation chef de file, associant tous les acteurs d’une politique globale de l’environnement et s’inspirant des meilleures pratiques internationales existantes. Il appartiendra à la prochaine Conférence de Paris d’en préciser les contours.
    Je voudrais seulement évoquer ici quelques-unes des objections qui pourraient lui être faites.
    Certaines viendront des pays développés et principalement des Etats-Unis d’Amérique dont on connaît la méfiance envers le système onusien, toujours soupçonné de lourdeur et d’inefficacité. Nous devrons être vigilants sur les performances de la nouvelle organisation et prendre, en amont, toutes précautions pour la doter de règles de fonctionnement exigeantes.
    D’autres critiques seront formulées par les pays émergents qui redoutent de voir leur croissance freinée par l’édiction de normes ou de contraintes que n’ont pas connues, au moment de leur révolution industrielle, les vieilles nations industrialisées. Il faut prendre en compte cette crainte, mais nous devons aussi nous employer à convaincre ces pays que, s’ils refusent de s’associer au sauvetage de notre planète commune, ils n’échapperont pas à la catastrophe annoncée. Notre survie est leur survie.
    Les pays pauvres enfin nous interpelleront, à raison, sur ce qu’ils peuvent attendre d’une telle initiative. Sera-t-elle un luxe de pays riches ?
    Aggravera-t-elle les inégalités à travers la planète ?
    Ces interrogations sont légitimes et nous devrons y répondre en nous engageant à intégrer pleinement l’environnement dans les politiques de développement et de lutte contre la pauvreté, c’est-à-dire à aider, financièrement mais aussi grâce à un soutien technologique, les pays en développement à participer à notre révolution écologique. Sans doute ont-ils, eux aussi, beaucoup à nous apprendre sur le respect de la nature et de la vie…

    Nous nous lançons dans une longue quête.
    Comme toujours, c’est à un groupe pionnier de nations plus militantes de la Terre qu’il reviendra de la conduire.
    Quand la France, le Canada, le Québec, et quelques autres ont décidé de mener la bataille de la diversité culturelle, le scepticisme que souleva leur initiative fut grand. Aujourd’hui la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée à Paris le 20 octobre 2005, entrera en vigueur en mars prochain.
    Certes comparaison n’est pas raison. Mais la foi, nourrie par l’évidence de l’urgence, peut soulever des montagnes.

    Alain Juppé

    Source : http://www.al1jup.com/viewReac.php?id=293


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  • Prenez connaissance des engagements de notre futur Président pour la planète

    http://www.pacte-ecologique-2007.org/nicolas-hulot/pages/01_je_signe/01_03_videos_engagements_candidats.php#sarkozy

     

    Mesdames et Messieurs,

    Je suis très heureux d

    ’avoir l’occasion de m’exprimer devant une assemblée aussi passionnée. Cher Nicolas, la signature du Pacte écologique n’est pas un acte anodin, c’est prendre un engagement devant presque 600 000 personnes qui ont adhéré. Et vous connaissez mes principes : je dis tout avant l’élection et je ferai tout après. Je ne veux pas revenir sur le détail de ma réponse au Pacte écologique, un quart d’heure n’y suffirait pas. Je veux revenir sur le sens de cet engagement.

    Ma famille politique a créé le premier ministère consacré à l’environnement. Elle a fait voter de grandes lois, comme la Charte de l’environnement, une charte qui constitutionnalise le principe de précaution. Elle a aussi fait de grandes erreurs. Elle n’a pas toujours été à la hauteur du problème. Je ne veux pas renier ce passé. Je veux le dépasser. Il y a urgence pour une révolution écologique.

    Parler d’environnement, c’est parler de notre relation à la nature. Hubert REEVES nous appelle à franchir une nouvelle étape, à sortir de l’ère de la destruction pour entrer dans celle de la préservation.

    La nature s’effondre sous nos yeux. Si nous ne faisons rien, elle nous entrainera dans sa chute.

    Les trois urgences sont connues : le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité et la santé environnementale. Tel est l’ordre des priorités que j’ai fixé, des priorités qui effectivement déterminent nos politiques. Car ce ne sont pas des questions de confort mais une question de survie.

    Mon engagement repose sur la conviction que la lutte contre le réchauffement climatique est une politique de développement durable.

    Nicholas STERN a montré que l’inaction pouvait coûter jursqu’à 20 % de la consommation mondiale annuelle quand il suffirait d’investir 1 % du PIB mondial dès aujourd’hui pour apporter une solution.

    L’enjeu est social, et même géostratégique. Le rapport du GIEC qui sera publié demain devrait malheureusement confirmer l’aggravation du réchauffement climatique. La France ne sera pas le pays directement le plus touché. Mais qu’adviendra-t-il dans un monde où 200 millions de réfugiés climatiques devront fuir leur continent pour survivre ? La démocratie peut elle résister à la gestion dela pénurie ?

    Seul le prononcé fait foi

    2

    Mon engagement repose sur la conscience.

    Les rapports du GIEC, le rapport STERN, le rapport de la mission parlementaire sur l’effet de serre, le film de Al GORE, l’excellent livre de Jared DIAMOND,

    Effondrement, le dernier essai de STIGLITZ … Il faudrait être sourd ou aveugle pour ignorer l’urgence écologique. Permettez-moi à ce sujet de dire un mot aux ONG présentes. Nous n’avons pas toujours été d’accord et nous ne le serons pas toujours. Mais vous avez été les moteurs de la prise de conscience dans l’ensemble de la société.

    Comme nous avons besoin de syndicats forts, nous avons besoins d’ONG fortes dans les entreprises comme dans l’administration. Nathalie Kosciusko Morizet avait proposé en juillet 2004 que le Conseil économique et social soit complété d’une branche environnementale. Je reprendrai cette proposition.

    Les politiques doivent s’habituer à dialoguer avec les ONG.

    Mon engagement repose sur l’espoir.

    Le réalisme n’est pas le catastrophisme. L’humanité ne saurait se condamner. Elle doit aujourd’hui franchir une nouvelle étape dans son développement. Et je considère que c’est une chance.

    Il faut prendre dans les cinq prochaines années les mesures qui permettront de répondre à l’enjeu climatique sur une ou deux générations. Mais la réponse ne peut être technique. C’est pourquoi je n’aime pas le catalogue de mesures. La réponse est politique : il faut concevoir une nouvelle société qui réponde au besoin de confort sans faire de la consommation un idéal en soi. Je crois par exemple qu’il faut imposer une durée de vie aux produits ménagers, par exemple une durée de garantie. C’estun enjeu environnemental. C’est aussi un enjeu pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Je crois à la nécessité de donner un prix à la nature et un coût à la pollution. C’est un sujet économique et même philosophique. Après la société des médias, saurons-nous imaginer la société du développement durable ? Dominique BOURG, j’aurai plaisir à ce que nous échangions de manière plus approfondie sur ce point.

    Mon engagement repose sur la conviction que la France compte.

    Certes, le climat est un « bien mondial ». En moins de trois mois, la seule progression des émissions de gaz à effet de serre de la Chine aura complètement annihilé nos efforts. La réponse est à l’évidence mondiale. Cela n’enlève rien à l’exigence que nous soyons exemplaires en France.

    Et permettez-moi de regretter que G BUSH ait fait un « petit pas » lors du discours de l’Etat de l’Union alors que nous attendions de lui un « grand pas ». Evidemment, le Protocole de Kyoto est insuffisant.

    Mais, l’absence des Etats-Unis est inadmissible. La plus grande Nation du monde ne peut s’exonérer de son devoir d’exemplarité.

    Je souhaite d’ailleurs, comme l’a suggéré Al Gore, que nous puissions créer un G20 du climat pour prendre des engagements précis sur les émissions de gaz à effet de serre et pour accélérer les transferts de technologies propres vers les pays les plus pauvres.

    Seul le prononcé fait foi

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    La création d’une Organisation mondiale de l’environnement, qui devrait je l’espère s’accélérer avec la Conférence internationale qui s’ouvre vendredi, est un premier pas vers la définition d’un droit international de l’environnement qui équilibrera la toute puissance du droit du commerce.

    Le développement durable est une chance pour l’Union européenne. C’est une éthique qui peut refonder l’identité perdue de l’Europe. C’est un grand projet pour demain, celui d’un programme de recherche sans précédent sur les énergies qui remplaceront le pétrole. La France doit devenir le moteur de ce grand projet.

    Cher Nicolas, je voudrais maintenant répondre aux craintes que vous avez exprimées le 22 décembre dernier.

    - Vous craignez que beaucoup de politiques n’aient pas pris la mesure de l’urgence et des enjeux.

    Nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé des courriers. Et j’ai signé en émettant quelques réserves. Si j’avais considéré la signature du Pacte comme un acte médiatique et anodin, je vous aurai rencontré sous les feux des médias et je n’aurais émis aucun commentaire.

    L’une des réserves porte sur la création d’un poste de Vice Premier Ministre. Je considère qu’un grand Ministère du Développement durable, doté de moyens considérables, responsable de services opérationnels, aura plus d’efficacité. Et admettez qu’au terme de nos échanges, je vous ai accordé qu’il soit bien confié à un Ministre d’Etat, c'est-à-dire au numéro deux du Gouvernement. En réalité, je pense que le Président de la République a le devoir de veiller personnellement à cette politique. Le développement durable, c’est d’abord une vision stratégique et prospective de la France.

    - Vous craignez la rigidité des dogmes et l’inertie culturelle.

    Je partage votre crainte. Mais « ne rien changer », c’est une chance sur deux que la température mondiale augmente de plus de 5 ° celsius avant la fin du siècle, un écart comparable à celui qui nous sépare de l’ère glaciaire. L’homme ou la femme politique qui ignore cette réalité doit changer de métier.

    « Ne rien changer », c’est poursuivre un dialogue de sourd avec les ONG. Nous avons consulté les associations. Et vous savez que ce n’était pas la tradition de notre famille politique. Nous avons fait évoluer nos positions. Un exemple : j’ai proposé que les cantines publiques soient approvisionnées par des produits issus de l’agriculture biologique. Les associations avec lesquelles nous échangeons réclament une aide à la conversion car nous manquons de producteurs en France. Je le proposerai.

    A l’inverse, je vous demande d’entendre nos positions. Et permettez-moi d’aborder un sujet difficile : le nucléaire. Je n’ai aucun attachement particulier pour cette filière. Comme vous, je souhaite que l’on cible les investissements sur les énergies propres et notamment les énergies renouvelables. Mais je sais aussi que sans le nucléaire, la France n’aurait pas un taux d’émission de gaz à effet de serre par habitant de 21% inférieur à la moyenne de l’Union européenne. Je sais seulement que nous n’avonspas d’autre alternative propre pour fournir une énergie de masse. Et vous savez que les énergies renouvelables ne peuvent à court et moyen terme remplacer le nucléaire. En d’autres termes, sans maintenir notre capacité de production nucléaire, la France ne peut relever le défi climatique.

    - vous craignez qu’avec votre retrait ces questions soient elles-mêmes en retrait de la campagne présidentielle.

    Je doute fortement que vous disparaissiez du débat. Le Pacte écologique a suscité une adhésion que personne ne peut décevoir. Ce 31 janvier est une première étape. Je veux continuer la consultation d’experts et l’échange avec les associations. Je veux surtout que ce débat dépasse l’élection. J’ai proposé que la fiscalité écologique soit doublée. J’ai proposé que tous les produits propres bénéficient d’une TVA à taux réduit pour être moins chers que les produits polluants. Il faut envisager l’extension des quotas d’émission de gaz à effet de serre ou un nouveau système de taxation du carbone.

    A l’évidence, ces réformes doivent être pensées avec l’adhésion de tous, associations, syndicats, experts, élus. Il faut un « Grenelle du développement durable » dès l’été pour concrétiser ces propositions et que chacun prenne des engagements précis.

    La France est un grand pays, un pays dont la voix et les positions comptent encore à travers le Monde. C’est de la sincérité de nos engagements que dépend en partie la crédibilité de notre discours dans le Monde. Et je crois que ce discours a encore une force inestimable pour soulever les passions qui permettront de relever le défi climatique et les autres défis du développement durable.

    Je vous remercie


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  • Au moment des cette période de changements électoraux, il me semble profitable de méditer les idées de Henri LABORIT sur l'homme imaginant.

    Retrouves des morceaux choisis dans la rubrique sur les comportements humains.


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  • Parcours du combattant pour l'achat d'un véhicule électrique trouvé sur internet

    visitez le site suivant pour le récit de ce parcours

     

    Source : http://www.pile-au-methanol.com/roulez-electrique.htm

     

    Prix d'une installation de chauffe eau solaire :

    Le coût de l’installation de production d’eau chaude sanitaire est de 23 630 €ttc (soit 155 000 Fttc). source : http://web.univ-pau.fr/~scholle/ecosystemes/6-ref/60-2-fr.htm

    Prix d''une installation de chauffe eau électrique :

    Tarifs indicatifs :
    TVA 5.5% : de 207 à 1601 € TTC
    TVA 19.6% : de 234 à 1816 € TTC
    Source : http://www.dedietrich-thermique.fr/produits/gammes_de_produits/eau_chaude_sanitaire/chauffe_eau_cor_email

    Ferait-on tout pour que l'attitude éco responsable soit découragée ?


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