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Les engagements de Nicolas Sarkozy
Prenez connaissance des engagements de notre futur Président pour la planète
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d
avoir loccasion de mexprimer devant une assemblée aussi passionnée. Cher Nicolas, la signature du Pacte écologique nest pas un acte anodin, cest prendre un engagement devant presque 600 000 personnes qui ont adhéré. Et vous connaissez mes principes : je dis tout avant lélection et je ferai tout après. Je ne veux pas revenir sur le détail de ma réponse au Pacte écologique, un quart dheure ny suffirait pas. Je veux revenir sur le sens de cet engagement.Ma famille politique a créé le premier ministère consacré à lenvironnement. Elle a fait voter de grandes lois, comme la Charte de lenvironnement, une charte qui constitutionnalise le principe de précaution. Elle a aussi fait de grandes erreurs. Elle na pas toujours été à la hauteur du problème. Je ne veux pas renier ce passé. Je veux le dépasser. Il y a urgence pour une révolution écologique.
Parler denvironnement, cest parler de notre relation à la nature. Hubert REEVES nous appelle à franchir une nouvelle étape, à sortir de lère de la destruction pour entrer dans celle de la préservation.
La nature seffondre sous nos yeux. Si nous ne faisons rien, elle nous entrainera dans sa chute.
Les trois urgences sont connues : le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité et la santé environnementale. Tel est lordre des priorités que jai fixé, des priorités qui effectivement déterminent nos politiques. Car ce ne sont pas des questions de confort mais une question de survie.
Mon engagement repose sur la conviction que la lutte contre le réchauffement climatique est une politique de développement durable.
Nicholas STERN a montré que linaction pouvait coûter jursquà 20 % de la consommation mondiale annuelle quand il suffirait dinvestir 1 % du PIB mondial dès aujourdhui pour apporter une solution.
Lenjeu est social, et même géostratégique. Le rapport du GIEC qui sera publié demain devrait malheureusement confirmer laggravation du réchauffement climatique. La France ne sera pas le pays directement le plus touché. Mais quadviendra-t-il dans un monde où 200 millions de réfugiés climatiques devront fuir leur continent pour survivre ? La démocratie peut elle résister à la gestion dela pénurie ?
Seul le prononcé fait foi
2Mon engagement repose sur la conscience.
Les rapports du GIEC, le rapport STERN, le rapport de la mission parlementaire sur leffet de serre, le film de Al GORE, lexcellent livre de Jared DIAMOND,Effondrement, le dernier essai de STIGLITZ Il faudrait être sourd ou aveugle pour ignorer lurgence écologique. Permettez-moi à ce sujet de dire un mot aux ONG présentes. Nous navons pas toujours été daccord et nous ne le serons pas toujours. Mais vous avez été les moteurs de la prise de conscience dans lensemble de la société.
Comme nous avons besoin de syndicats forts, nous avons besoins dONG fortes dans les entreprises comme dans ladministration. Nathalie Kosciusko Morizet avait proposé en juillet 2004 que le Conseil économique et social soit complété dune branche environnementale. Je reprendrai cette proposition.
Les politiques doivent shabituer à dialoguer avec les ONG.
Mon engagement repose sur lespoir.
Le réalisme nest pas le catastrophisme. Lhumanité ne saurait se condamner. Elle doit aujourdhui franchir une nouvelle étape dans son développement. Et je considère que cest une chance.Il faut prendre dans les cinq prochaines années les mesures qui permettront de répondre à lenjeu climatique sur une ou deux générations. Mais la réponse ne peut être technique. Cest pourquoi je naime pas le catalogue de mesures. La réponse est politique : il faut concevoir une nouvelle société qui réponde au besoin de confort sans faire de la consommation un idéal en soi. Je crois par exemple quil faut imposer une durée de vie aux produits ménagers, par exemple une durée de garantie. Cestun enjeu environnemental. Cest aussi un enjeu pour le pouvoir dachat de nos concitoyens. Je crois à la nécessité de donner un prix à la nature et un coût à la pollution. Cest un sujet économique et même philosophique. Après la société des médias, saurons-nous imaginer la société du développement durable ? Dominique BOURG, jaurai plaisir à ce que nous échangions de manière plus approfondie sur ce point.
Mon engagement repose sur la conviction que la France compte.
Certes, le climat est un « bien mondial ». En moins de trois mois, la seule progression des émissions de gaz à effet de serre de la Chine aura complètement annihilé nos efforts. La réponse est à lévidence mondiale. Cela nenlève rien à lexigence que nous soyons exemplaires en France.Et permettez-moi de regretter que G BUSH ait fait un « petit pas » lors du discours de lEtat de lUnion alors que nous attendions de lui un « grand pas ». Evidemment, le Protocole de Kyoto est insuffisant.
Mais, labsence des Etats-Unis est inadmissible. La plus grande Nation du monde ne peut sexonérer de son devoir dexemplarité.
Je souhaite dailleurs, comme la suggéré Al Gore, que nous puissions créer un G20 du climat pour prendre des engagements précis sur les émissions de gaz à effet de serre et pour accélérer les transferts de technologies propres vers les pays les plus pauvres.
Seul le prononcé fait foi
3La création dune Organisation mondiale de lenvironnement, qui devrait je lespère saccélérer avec la Conférence internationale qui souvre vendredi, est un premier pas vers la définition dun droit international de lenvironnement qui équilibrera la toute puissance du droit du commerce.
Le développement durable est une chance pour lUnion européenne. Cest une éthique qui peut refonder lidentité perdue de lEurope. Cest un grand projet pour demain, celui dun programme de recherche sans précédent sur les énergies qui remplaceront le pétrole. La France doit devenir le moteur de ce grand projet.
Cher Nicolas, je voudrais maintenant répondre aux craintes que vous avez exprimées le 22 décembre dernier.
- Vous craignez que beaucoup de politiques naient pas pris la mesure de lurgence et des enjeux.
Nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé des courriers. Et jai signé en émettant quelques réserves. Si javais considéré la signature du Pacte comme un acte médiatique et anodin, je vous aurai rencontré sous les feux des médias et je naurais émis aucun commentaire.
Lune des réserves porte sur la création dun poste de Vice Premier Ministre. Je considère quun grand Ministère du Développement durable, doté de moyens considérables, responsable de services opérationnels, aura plus defficacité. Et admettez quau terme de nos échanges, je vous ai accordé quil soit bien confié à un Ministre dEtat, c'est-à-dire au numéro deux du Gouvernement. En réalité, je pense que le Président de la République a le devoir de veiller personnellement à cette politique. Le développement durable, cest dabord une vision stratégique et prospective de la France.
- Vous craignez la rigidité des dogmes et linertie culturelle.
Je partage votre crainte. Mais « ne rien changer », cest une chance sur deux que la température mondiale augmente de plus de 5 ° celsius avant la fin du siècle, un écart comparable à celui qui nous sépare de lère glaciaire. Lhomme ou la femme politique qui ignore cette réalité doit changer de métier.
« Ne rien changer », cest poursuivre un dialogue de sourd avec les ONG. Nous avons consulté les associations. Et vous savez que ce nétait pas la tradition de notre famille politique. Nous avons fait évoluer nos positions. Un exemple : jai proposé que les cantines publiques soient approvisionnées par des produits issus de lagriculture biologique. Les associations avec lesquelles nous échangeons réclament une aide à la conversion car nous manquons de producteurs en France. Je le proposerai.
A linverse, je vous demande dentendre nos positions. Et permettez-moi daborder un sujet difficile : le nucléaire. Je nai aucun attachement particulier pour cette filière. Comme vous, je souhaite que lon cible les investissements sur les énergies propres et notamment les énergies renouvelables. Mais je sais aussi que sans le nucléaire, la France naurait pas un taux démission de gaz à effet de serre par habitant de 21% inférieur à la moyenne de lUnion européenne. Je sais seulement que nous navonspas dautre alternative propre pour fournir une énergie de masse. Et vous savez que les énergies renouvelables ne peuvent à court et moyen terme remplacer le nucléaire. En dautres termes, sans maintenir notre capacité de production nucléaire, la France ne peut relever le défi climatique.
- vous craignez quavec votre retrait ces questions soient elles-mêmes en retrait de la campagne présidentielle.
Je doute fortement que vous disparaissiez du débat. Le Pacte écologique a suscité une adhésion que personne ne peut décevoir. Ce 31 janvier est une première étape. Je veux continuer la consultation dexperts et léchange avec les associations. Je veux surtout que ce débat dépasse lélection. Jai proposé que la fiscalité écologique soit doublée. Jai proposé que tous les produits propres bénéficient dune TVA à taux réduit pour être moins chers que les produits polluants. Il faut envisager lextension des quotas démission de gaz à effet de serre ou un nouveau système de taxation du carbone.
A lévidence, ces réformes doivent être pensées avec ladhésion de tous, associations, syndicats, experts, élus. Il faut un « Grenelle du développement durable » dès lété pour concrétiser ces propositions et que chacun prenne des engagements précis.
La France est un grand pays, un pays dont la voix et les positions comptent encore à travers le Monde. Cest de la sincérité de nos engagements que dépend en partie la crédibilité de notre discours dans le Monde. Et je crois que ce discours a encore une force inestimable pour soulever les passions qui permettront de relever le défi climatique et les autres défis du développement durable.
Je vous remercie
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