• L'agressivité prédatrice

    La lionne sautant sur une gazelle pour la dépecer et s'en nourrir n'éprouve aucun ressentiment, aucune haine et, repue, elle peut fort bien, un peu plus tard, laisser les autres gazelles venir se désaltérer au même point d'eau sans les agresser.

    Ce comportement de consommation, que caractérise une agressivité prédatrice, ne paraît lié à l'affectivité que dans la mesure où la pulsion, qui provient d'un déséquilibre biologique interne, s'accompagne d'une sensation désagréable et où l'assouvissement met fin à cette sensation désagréable et s'accompagne d'un certain plaisir.

    L'homme, au lieu de limiter la prédation à sa faim, l'a utilisé pour fabriquer des marchandises et établir sa dominance sur ses semblables, par le biais de la production de ces marchandises et leur vente.

    Dans nos sociétés contemporaines évoluées, l'agressivité prédatrice motivée par la faim est en effet devenue exeptionnelle. Même pour des millions d'individus qui, chaque année encore, meurent de faim, ce type d'agressivité n'est pas rentable, car il n'est plus efficace face aux armes de ceux qui n'ont pas faim.

    Si la faim peut encore exeptionnellement motiver les comportements humains d'agressivité, le but n'est pas de manger l'autre mais de lui prendre son bien. Cependant, dans nos sociétés évoluées, ce ne sont en fait pas ceux, de plus en plus nombreux, qui ont faim qui se montrent agressifs et entretiennent la délinquance.

    Source : La légende des comportements, Henri Laborit


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