• La recherche en microbiologie

    Réchauffement climatique dû à l'effet de serre,  pollution aux hydrocarbures et aux métaux lourds, infections résistantes aux traitements existants, le millénaire démarre avec de graves défits à relever. Toutefois il démarre aussi dans la perspective de découvertes scientifiques révolutionnaires, porteuses d'espoir pour les générations futures. Autant de solutions à nos maux modernes qui ne mesurent qu'un millième de millimètre : les microorganismes.

    Bien loin de l'image que l'on a de ces microbes, seul 1 % d'entre eux est responsable de maladie. L'immense majorité est tout à fait inoffensive et participe à l'équilibre des écosystèmes, c'est à dire de notre environnement. Sans les bactéries, microchampignons et autres protozoaires, la vie ne serait pas apparue sur Terre. Aujourd'hui, grâce à eux, notre vie sera sans doute préservée.

    Car "les microorganismes s'adaptent à tout et sont capables de tout !" confirme le professeur Pierre Peyret du la boratoire CNRS de biologie des protistes de Clermont-Ferrand (Puy de Dôme). "Certains sont capables de vivre dans des conditions extrêmes  en  se multipliant à des températures supérieures à 100 °C ou en l'absence d'oxygène. On peut tout imaginer  avec ces organismes. Ils sont déjà utilisés dans les stations d'épuration. Ils peuvent fabriquer un grand nombre d'antibiotiques, des biocarburants comme l'éthanol, transformer du dioxyde de  carbone (CO2) en oxygène, résorber des déchets, même plastiques, en produisant de l'énergie ou de la pâte à papier ... Certains peuvent même produire de l'électricité !"

    Au sein  du laboratoire des protistes de Clermont-Ferrand, les chercheurs essaient d'identifier les microorganismes les plus efficaces, capables d'éliminer les contaminants du sol.

    "C'est un réel enjeu économique. Jusqu'à présent, il faut retirer la terre polluée qui risque de contaminer les nappes phréatiques et les rivières et ensuite les stocker. Actuellement, plusieurs centaines de sites sont pollués en France et cette technique est très onéreuse." Sur le campus de Clermont, l'équipe se penche tout particulièrement sur les cas des huiles de laminage et des hydrocarbures lourds impliqués dans les marées noires.

    Et puis le laboratoire clermontois s'intéresse à des bactéries trouvées dans le lac Pavin, entre 60 et 90 mètres de profondeur. " C'est un site d'étude unique qui renferme des bactéries capables de transformer le méthane produit lors de la décomposition des matières organiques."

    Par ailleurs, l'équipe du professeur Peyret est associée à un programme de recherche avec l'Institut Pasteur pour étudier la brachiola algereae : "Chez le moustique, une infection par cette microsporidie pourrait inhiber le développement du paludisme."

    Encore une fois, la microbiologie ouvre de nouvelles voies à des découvertes essentielles.

    Source : La Montagne du 03 décembre 2006


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