• L'agressivité défensive

    L'agressivité défensive est provoqué par un stimulus nociceptif douloureux, lorsque la fuite ou l'échappement sont impossibles. Reste alors la lutte, qui peut encore réaliser la destruction de l'agent nociceptif.

    Ce comportement inné, qui met en jeu le faisceau de la punition, peut être orienté vers un objet, un individu d'une autre espèce ou un individu de la même espèce. Cette agression répond à l'agression du milieu, quel qu'en soit l'agent responsable. Si elle est récompensée, et uniquement dans ce cas, l'agressivité défensive devient un comportement appris, faisant appel à un processus de mémoire, mais elle reste toujours liée à un stimulus du milieu.

    Il est souvent difficile de distinguer clairement ce type d'agressivité des agressivités compétitives qui elles sont acquises. En effet, le stimulus douloureux provoquant l'agressivité défensive peut provenir d'un individu entrant en compétition pour l'obtention d'un objet ou d'un être gratifiant.

    L'agressivité défensive provoquée par un stimulus douloureux est relativement rare chez l'homme. En revanche, le deuxième "système de signalisation" suivant l'expression pavlovienne, autrement dit le langage, est peu-être un stimulus qui met en jeu le système inné de défense, à condition d'avoir fait l'apprentissage de la sémantique qu'il véhicule : l'injure. D'autre part, il implique également un apprentissage culturel de valeurs à usage purement sociologique, telles que celles de la virilité, du courage, des différent types d'honneur, comme celui du gangster ou celui de l'honnête homme. Il suppose enfin l'apprentissage du mérite et de la discipline : le premier, respecté, est récompensé par la structure sociale de dominance, la seconde, non respectée, entraîne la punition.

    L'agressivité déclenchée par la peur, peut être rapprochée de l'agressivité défensive, mais elle implique un apprentissage préalable de la punition. La peur nécessite la connaissance de l'existence de stimuli désagréables, et la connaissance du fait qu'en présence de l'un d'eux, antériorement répertorié comme tel, la fuite ou la lutte permettent l'évitement. L'agressivité résulte alors de l'impossibilité de fuire l'agent agresseur.

    Source : La légende des comportements, Henri Laborit


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